Bijoux et orfèvrerie

Chez Marie-Paule Haar, il n'est pas nécessaire de distinguer le religieux du profane. Le geste est identique et nous trouvons partout la même sobriété, la même rigueur mais aussi la même souplesse.

Comme les œuvres religieuses sont souvent par essence et par fonction des pièces d'intérieur, l'œuvre du sculpteur apparaît d'autant plus concentrée et au cœur même de la sobriété trouvons-nous sa plus grande part de douceur.

Frédéric De Buyst

Le métal est chez Marie-Paule HAAR au centre d'une quête talismanique.

Pour capter l'intensité de la lumière minérale elle a mis en œuvre les appariements qui, par contraste ou conjonction, renvoient inlassablement à l'éclat métallique.

Cuir, caoutchouc, plexiglas ... s'allient rigoureusement pour parer les brillances et miroitements des métaux polis.

Mais le bijou est aussi questionnement sur le sens du précieux.

Peut-être est-ce par le biais du clair-obscur de ses peintures ou par la patine de ses sculptures qu'elle opère une transmutation dès la fin des années '80.

Déjouant le chatoiement métallique, Marie-Paule HAAR opte pour l'opacité sourde du plomb et pour la rudesse du béton.

Les replis des feuilles forment les registres d'apparition de fragments d'humanité, d'éclats de mémoire, ordonnés et volubiles, tendres et vulnérables, qui par leurs résonances créent de nouveaux alliages.

Etienne DUYCKAERTS

Musée universitaire de Louvain-la-Neuve